C'est ce qu'a jugé la Cour de Cassation dans un arrêt récent (Cass. civ. 2ᵉ, 30-01-2025, n° 22-18.333).
Un salarié conteste son licenciement pour cause réelle et sérieuse. Une transaction met fin au litige, par laquelle l'employeur s’engage au versement d'une indemnité transactionnelle.
Le salarié engage une action pour obtenir paiement de la somme retenue par son employeur au titre des cotisations sociales sur le montant de l'indemnité transactionnelle.
L’employeur estime que l'article L. 242-1, II, 7° du Code de la sécurité sociale est applicable à l’indemnité transactionnelle. Ce texte prévoit que les indemnités versées à l'occasion de la rupture du contrat de travail, qui ne sont pas imposables en application de l'article 80 duodecies du Code général des impôts, sont exclues de l'assiette des cotisations de sécurité sociale dans la limite de deux fois le montant du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS).
Selon lui, la partie de l’indemnité excédant ce plafond doit donc bien être soumise à cotisations.
Mais la Cour de cassation donne raison au salarié : l’indemnité n’est pas soumise aux cotisations sociales.
Les sommes qui, bien qu'allouées à l'occasion de la rupture du contrat de travail, ont pour objet d'indemniser un préjudice, ne sont pas soumises à la limitation de deux PASS.
Or, la Cour d’appel a relevé que l’indemnité visait à réparer les préjudices, notamment moraux et professionnels, dont le salarié entendait se prévaloir en raison des conditions dans lesquelles il avait exercé ses fonctions et avait été privé de son emploi.
Par conséquent, la somme versée ne constituait pas un élément de rémunération dû à l'occasion du licenciement du salarié, mais présentait une nature indemnitaire. N’étant pas soumise à l'article L. 242-1, II, 7° du Code de la sécurité sociale, cette indemnité est entièrement exonérée de cotisations sociales.
Lorsque vous négociez votre départ de l'entreprise ou lorsque vous négociez postérieurement à votre licenciement, il est très important de se faire assister par un Avocat qui maîtrise ces sujets et qui saura optimiser votre indemnité au regard des incidences fiscales et sociales.
Afin de bénéficier de l’exonération totale de cotisations, les protocoles transactionnels doivent être extrêmement bien rédigés et justifier de la nature indemnitaire des sommes versées.